3 questions à... Jérémie Wawszczyk, conseiller ordinal du CROAIF

Le 22 janvier prochain aura lieu une nouvelle édition de la Journée des Lycéens aux Récollets. En quoi cet événement organisé par l'Ordre des architectes d'Ile-de-France revêt d'une importance capitale pour les jeunes franciliens ?

La Journée des Lycéens organisée par le CROAIF est un premier contact avec la profession d’architecte. L’occasion pour les lycéens de poser toutes les questions autour de notre métier, tant en termes de parcours et d'accès aux études mais aussi sur les conditions de travail et le quotidien des architectes. Ainsi ils peuvent confronter leurs a priori sur le métier avec les retours d’expériences de professionnels présents lors de cette Journée.  

Les lycéens attendent également de cette journée d’en apprendre plus sur les différentes écoles et leurs spécificités pédagogiques. En effet, l’Île-de-France a la particularité d’accueillir sur son territoire sept écoles d’architectures. La Journée des Lycéens permet donc de les rencontrer à l’occasion d’une seule journée. Surtout, cette journée permet de prendre conscience pour la plupart d’entre eux que la profession d’architecte est réglementée et que son exercice est contrôlé par un Ordre qui garantit auprès du public, des compétences, une éthique, et des professionnels formés aux nouveaux enjeux de notre époque.

Plus précisément, quels sont les grands défis que doivent relever la formation initiale des architectes mais aussi la formation continue, alors que notre société et la profession évolue ?

Notre société est en constante mutation, et la nouvelle génération est confrontée à de nouveaux défis pour lesquels nous avons la nécessité de se former. Ainsi, d’une part la profession, et la société en général, se doit de repenser l’acte de bâtir dans un contexte économique mondial de raréfaction des ressources. Les étudiants en architecture et les architectes doivent plus que jamais être sensibilisés aux nouveaux enjeux de notre société, nous ramenant vers des modes constructifs plus vertueux en termes d’émissions de carbone, de respect de l’environnement et de la biodiversité. Pour cela, nous devons nous intéresser aux techniques et pratiques d’antan mais aussi aux nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle. La formation initiale doit donc intégrer ces aspects tout comme la formation continue, élément essentiel pour la pérennisation de notre profession.

Le CROAIF a organisé une commission de travail relative à l'accès à la profession : quelles en sont les principales priorités d'action pour les prochains mois à venir ?

Au-delà de l’organisation de la Journée des Lycéens, la commission « accès à la profession » travaille également sur la question de l’apprentissage, qui est un cursus différent du tronc commun et qui, à ce jour, n’est pas proposé par toutes les Ecoles Nationales Supérieures de l'Architecture franciliennes (ENSA). En fonction des écoles, ce cursus ne s’adresse pas aux mêmes profils et est parfois méconnu, aussi bien côté étudiants que du côté des praticiens. L’action ordinale porte sur le dispositif à la connaissance des différentes parties afin de favoriser des échanges vertueux et d’aligner les attentes de chacun afin de pérenniser et développer cette formation alternative qui semble adaptée à notre profession.

Les autres actions engagées par notre commission concernent la sensibilisation à la culture architecturale dans la société dès le plus jeune âge au primaire et au secondaire. Le CROAIF est également attaché à la mise en place d’un dialogue entre écoles et agences en vue de corréler attendus pédagogiques et pratiques professionnelles.
 

Jérémie Wawszczyk, conseiller ordinal du CROAIF

Photo : Thomas Soares / Ordre des architectes d'Île-de-France