Architecture et intérêt général : des perspectives d’avenir

Au centre de cette vision, l’architecte. Cet acteur est essentiel dans le quotidien des habitants, capable de transcender les arts, les techniques et les éléments naturels, de concevoir des formes nouvelles et de transformer nos espaces de vie en un monde meilleur.

L’architecture n’est pas seulement une affaire de style. Elle relie le rêve au concret pour façonner notre environnement. À travers son regard et son expertise, l’architecte influence notre quotidien. Chaque bâtiment, chaque aménagement urbain, chaque rénovation porte en lui un fragment de notre histoire collective, de notre identité commune.

L’architecture dépasse les simples considérations esthétiques. Elle reflète nos valeurs culturelles et sociales tout en influant sur notre bien-être et en favorisant le vivre-ensemble. Pensons à ces anciennes voies ferrées ou friches industrielles d’Île-de-France, métamorphosées en promenades verdoyantes. Ces quartiers revitalisés, ces nouveaux lieux qui prennent vie, ou encore à ces cathédrales rebâties qui témoignent d’une mémoire partagée et d’une volonté d’aller de l’avant.

Mais l’architecture ne se limite pas à embellir ou à réparer. Elle est profondément politique. Elle renforce la cohésion sociale, invite au dialogue, parfois même à la controverse, toujours dans la perspective d’encourager la participation citoyenne. Une architecture réussie est une architecture inclusive, accessible, où chaque individu trouve sa place.

Avant tout l’architecture contemporaine est écologique. En ce siècle marqué par les défis climatiques, elle offre des réponses concrètes face aux crises : matériaux durables, gestion innovante des ressources, conception et adaptation des bâtiments... Elle est une alliée précieuse dans notre quête d’un avenir plus respectueux du vivant et de notre planète.

L’architecte, quant à lui, est bien plus qu’un bâtisseur. Il s’apparente à un artiste, un scientifique, un historien, un sociologue, un archéologue. Chef d’orchestre d’une œuvre collective, il s’inscrit dans le temps long, propageant et transmettant les leçons du passé pour construire l’avenir.

En plaçant l’intérêt général au cœur de ses projets, l’architecte ne se contente pas de répondre aux besoins immédiats des usagers. Il enrichit la société dans son ensemble, dessinant les contours d’un monde où l’architecture se met au service des individus, quel qu’ils soient.

Alors, à l’heure où nous nous apprêtons à accueillir les premières Assises de l’architecture, le 25 mars prochain, réaffirmons cette conviction : l’architecture est d’intérêt public. Elle mérite toute notre attention, tout notre engagement. Car en bâtissant des espaces qui nous rassemblent et nous élèvent, elle transforme nos vies – et, sans doute, notre monde.

Laurence Bertaud, Présidente de l'Ordre des architectes d'Ile-de-France