Bâtisseurs d’espoir

27 nov 2024Édito

Selon l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo, la planète a connu en 2023 le nombre de conflits armés le plus élevé depuis 1946. Ces conflits introduisent toujours plus de destructions, tant humaines que matérielles, brisant à la fois des destins personnels et un avenir durable pour de nombreux pays qui n’arrivent pas à connaître de paix durables.

La destruction du patrimoine bâti, qui permet aux populations d’habiter, de vivre ou de travailler, mais aussi de se soigner et de s’éduquer, est aussi une perte pour l’humanité. Car avec la disparition de ces lieux, c’est aussi un héritage et une histoire sociale qui disparait. 

Face à ces défis, je salue le rôle de la Fondation des architectes de l’urgence, que nous accueillons aux Récollets à l’occasion d’une vente aux enchères le 3 décembre prochain. 

Les architectes de l’urgence se font porteurs de résilience et messagers d’espoir. Mais leur mission ne s’arrête pas à reconstruire pour se protéger. À travers leurs gestes, brique après brique, surgissent des espaces qui invitent à se rencontrer, à échanger, à recréer ce lien vital qu’est la communauté. Ils participent ainsi à la renaissance d’une identité partagée, d’un patrimoine commun, empreint de dignité et de sécurité.

Au-delà des architectes de l’urgence, j’aspire à ce que l’ensemble des architectes soient des bâtisseurs d’espoir qui façonnent des lieux qui portent des récits. Des récits qui honorent les mémoires du passé tout en ouvrant la voie à des avenirs porteurs de promesses. Les matériaux que nous choisissons, les lignes que nous dessinons et les volumes que nous organisons deviennent des symboles de résilience, de résistance et de renouveau.

Face aux défis contemporains, les architectes doivent transcender l’urgence pour transformer l’adversité en opportunité. Chaque bâtiment qui est créé devient une déclaration silencieuse mais puissante de solidarité, de paix, et de foi en l’humanité.

Ainsi, l’architecture et les architectes rappellent leur rôle irremplaçable : celui de construire non seulement de nouveaux espaces de vies, mais aussi des sociétés plus justes, plus inclusives et plus fortes.

L’architecture, alors, devient une force vivante. Elle incarne la promesse d’un avenir possible.
 

Laurence Bertaud, Présidente de l'Ordre des architectes d'Île-de-France

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