Etienne Primard "Remettre au commencement la question de l’habitat, condition d’urbanité et de citoyenneté."
04 juil 2017Actualités
Entretien avec Etienne Primard, cofondateur de Solidarités Nouvelles pour le Logement
1/ Quels sont aujourd’hui sur le terrain les grands défis de Solidarités Nouvelles pour le Logement ?
Principalement d’aller au-delà du droit au logement, c’est-à-dire d’un sujet de droit social vers celui d’un droit constitutif de l’espace civique et politique. Il existe selon moi trois axes d’action pour y parvenir. D’abord réaliser de petites opérations immobilières d’acquisition-réhabilitation ou de construction, de densification douce, et ce au cœur des quartiers et des bourgs, même là où les coûts sont prohibitifs. Ensuite, pratiquer des loyers et des charges accessibles aux plus démunis. Enfin, mobiliser la société civile, à commencer par ses voisins, pour la création de lien social.
2/ Comment les architectes contribuent-ils ou peuvent-ils y contribuer auprès ou au sein de l’association ?
Il faut viser une parfaite intégration à l’Environnement. Les architectes peuvent prévoir le moins possible de surfaces perdues tels les paliers, les couloirs… Ils peuvent privilégier l’utilisation de matériaux sains et renouvelables. Il est aussi important de concevoir des salles de bains et des cuisines fonctionnelles et résistantes. Enfin, établir un étroit partenariat avec les ABF pour la maîtrise des consommations (panneaux solaires, isolation extérieure, fenêtres de toit, pompes à chaleur…) me paraît essentiel.
3/ Le 7 juillet, vous serez l’un des participants aux Universités d’été de l’architecture à Paris avant que SNL ne soit mis à l’honneur lors de notre « Bal des architectes ». Quel message entendez-vous délivrer aux décideurs et aux architectes à l’occasion de cette journée ?
Il est simple : remettre au commencement la question de l’habitat, condition d’urbanité et de citoyenneté. Chaque ménage, quelle que soit sa situation économique et sociale doit pouvoir habiter et rentrer dans l’échange sans devoir vendre une partie de sa vie pour les loyers ou les crédits. Il doit pouvoir disposer « d’une mise de départ », d’une réserve pour un logement et pour sa capacité à entrer dans l’urbanité, cet échange constitutif de la citoyenneté et, éventuellement, d’une « prise de sortie » permettant d’échapper à certaines influences sans se retrouver exclu de la vie.
Il suffit pour cela d’orienter les aides existantes de court terme – liées au parcours résidentiel - fort dispendieuses vers du long terme - le logement d’abord. Pour faire en sorte que les citoyens retrouvent leur capacité à coexister avec d’autres singularités.
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