"Rassemblés pour être entendus"

09 jan 2017Actualités

Entretien avec Jean-Michel Daquin, Président de l'Ordre des architectes d'Île-de-France

1/ Avec les Rencontres d’avril « Architecte, un métier en (r)évolution », la mise en place de services supplémentaires aux architectes - notamment à travers le nouveau site Internet -, l’engagement pour les mesures adoptées dans la Loi LCAP, l’année 2016 a été dense pour le CROAIF et bénéfique pour la profession. Quels enseignements en tirez-vous ?
Cette année 2016 a montré l’importance d’être tous mobilisés et rassemblés pour être entendus des pouvoirs publics. Cela a été déterminant pour la Loi CAP où de belles avancées ont été votées : l’intervention obligatoire des architectes dans les permis d’aménager, le permis de faire qui va permettre de desserrer le carcan normatif et d’ouvrir le projet à plus d’innovation, l’abaissement du seuil… 

Par ailleurs, les « Rencontres d'avril » très plébiscitées, nous ont montré que l’Ordre doit être utile aux architectes en leur offrant des services mais qu’il doit également accompagner l’évolution du métier au travers d’une information régulière, matinales, newsletter, ateliers. Cela restera une priorité pour nous en 2017. Nous encourageons et nous soutenons les évolutions que nous observons dans l’attitude et la pratique des architectes : une profession désireuse de plus de partage et de mise en réseau, une profession plus solidaire et rassemblée. 

2/ Vous vous êtes aussi fortement mobilisés sur d’autres sujets comme l’appel à projet métropolitain, l’accès à la commande privée professionnelle ou l’ouverture de pépinières pour les jeunes agences… Quel sens à cette action et quelles conséquences concrètes pour le quotidien des architectes ?
Le monde dans lequel nous évoluons change profondément. Nous assistons tous à un glissement important de la commande publique vers le privé, c’est notable pour le logement social. Par ailleurs, les contrats globaux et les appels à projets se multiplient. 

Pour mieux résister aux dérives de ce type de commande, nous devons être force de propositions et valoriser les compétences et la valeur ajoutée de l’architecte. C’est le sens des 20 propositions du labo marchés privés et de notre action auprès de la ville de Paris ou la métropole du grand Paris pour qu’ils reconnaissent l’effort d’investissement des architectes. 

Nous sommes également attentifs à ce que les appels à projets s’inscrivent dans une démarche d’innovation, dans la durée, et ne se résument pas à de simples opérations de marketing. 

En parallèle, la Commission des marchés publics poursuit sa veille et son action auprès des acheteurs publics pour les inciter à une pratique plus vertueuse.

3/ Pour l’année à venir, quels sont les axes forts et les perspectives d’action de l’Ordre régional aux côtés de la profession ?
Depuis le conseil en amont, la prise en compte des usages et jusqu’à la vie des bâtiments, l’architecte est dans une position transversale.  
Pour renforcer son champ d’intervention nous nous attacherons en 2017 à mettre en place de nouvelles formations. Au 1er trimestre par exemple nous programmons d'ouvrir une formation sur permis d’aménager.
Nous poursuivrons notre partenariat avec l’ADEME afin que l'architecture ait toute sa place dans  la rénovation énergétique. C’est un enjeu majeur des années à venir. 

Nous nous intéresserons également à l'architecture comme vecteur de développement économique local : organisation de filières innovantes atour de la production de matériaux de construction biosourcés locaux : paille, bois, béton de chanvre… 

Nous voulons démontrer la valeur ajoutée sociale et économique des architectes, concepteurs et entrepreneurs du cadre de vie. La loi LCAP et la stratégie nationale sur l’architecture ont ouvert un véritable potentiel pour les architectes, à nous de nous en saisir en 2017.
 

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