Sébastien Thiéry, coordinateur des actions du PEROU

Quel est l'objectif de l'association ?

Présidée par Gilles Clément, l'association a pour objet de cultiver l'urbanité, de construire dans des zones particulièrement sensibles, où règne une très grande précarité.

Dans bidonvilles, campements et camps, nous tentons d'activer des rapprochements avec la ville : en ouvrant des chantiers citoyens, et faisant apparaître ces "tiers-paysages" sur les cartographies mentales, sinon légales.

Vous avez participé à la 10e édition du Bal des architectes 2015 organisée par le CROAIF. Quel bilan en faites-vous ?

Nous avons accueilli avec enthousiasme cette reconnaissance par la profession, considérant que ces terrains que nous explorons ne sont pas des marges, mais les centralités de demain : un habitat tiers se dessine à l'échelle du globe qu'il va falloir que nous sachions travailler. En outre, nous retrouver associés au Bal des architectes, dont une partie des bénéfices sont reversés à l'association, a été pour nous l’occasion de faire connaître l’association et ses actions, dans le but de sensibiliser un large public aux défis auxquels nous répondons.

Quelles sont vos actions et projets à venir ?

Outre le projet de réhabilitation de l'ancien Tri-Postal d'Avignon en collaboration avec un collectif de sans-abri, nous entamons à Calais le projet de faire entendre que 3 000 migrants ont construit une ville d'un nouveau genre, qu'il nous faut reconnaître, et accompagner. Nous souhaitons créer dans quelques mois une "hyper-agence", une association des outils, savoir-faire, visions, talents repérés dans les agences d'architectes et d'urbanistes éparses. Enfin, nous envisageons à terme de créer une "Ecole des situations", partant de ces territoires de crise, et mobilisant celles et ceux qui, par l'expérimentation, désirent construire de nouveaux savoirs sur ce qui vient.