Transition écologique : réaffirmer l’intérêt public de l’architecture
29 nov 2021Édito
Le bâtiment est désormais inscrit dans le grand récit de la transition écologique.
A la veille de l’entrée en vigueur de la RE2020, il n’est plus un seul acteur qui ne parle des enjeux de « l’analyse du cycle de vie », du remploi, du recyclage, du bois, plus une seule publication professionnelle qui ne mentionne le « bas carbone », la « résilience » ou les « bonnes pratiques » …
Après avoir mis en œuvre des modes de faire dont on sait aujourd’hui qu’ils ont activement participé au dérèglement climatique, le secteur de la construction entame désormais sa mue à marche forcée. Il s’attèle à définir le nouveau champ lexical de sa propre métamorphose.
Le monde de la construction serait-il soudainement devenu plus vertueux ?
En ne se focalisant que sur des objectifs quantifiés, certes indispensables, le secteur de la construction ne porte malheureusement pas dans le débat public la qualité de nos villes, de nos espaces publics, de nos édifices, de notre vivre ensemble… Comme si le demain imaginé, ne s’incarnait que dans la doxa d’un hier décarboné.
A l’instar des Trente glorieuses, il est à craindre que le réveil à venir soit particulièrement douloureux.
Pourtant, la transition écologique, entendue comme l’adaptation de l’espèce humaine à son environnement, présente une formidable opportunité pour imaginer une alternative robuste à ce qui a été.
Au cœur de cette transition, le projet, qui met en perspective, place « en avant », qui voit « au loin », est un puissant moteur pour mobiliser les acteurs du cadre de vie - et d’abord les architectes - au service d’une ambition collective.
A la veille de l’année 2022 qui verra une élection présidentielle et une élection législative porteuses d’enjeux aussi grands que de périls, le projet politique de transition écologique doit se traduire par une réaffirmation de l’intérêt public de l’architecture. De toute architecture : neuve et réhabilitée, publique et privée, savante et populaire…
Les lauréats du dernier prix de « l’Equerre d’argent » ont souligné combien la confiance de leur maître d’ouvrage avait permis l’émergence d’une architecture de qualité : l’architecte en est une condition nécessaire mais souvent non suffisante. « Pas de bonne architecture sans bons maîtres d’ouvrages », ont dit certains.
Une politique de l’architecture à la hauteur des enjeux nécessite une refondation de l’écosystème de la production architectural, au plan national. Le CROAIF n’a cessé de plaider en ce sens depuis 2017. Il n’y aura pas de bonne transition écologique sans une politique réaffirmant, dans les faits, l’intérêt public de l’architecture.
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