Un contexte difficile, des opportunités multiples

21 Mar 2017Actualités - À la une

Lors de son Assemblée annuelle du 3 mars, l’Ordre régional a choisi d’échanger sur « la loi LCAP » et « la place de l’architecture dans le débat public », deux thématiques centrales pour l’avenir de l’architecture, porteuses de signes encourageants pour la profession. L’enjeu : améliorer l’architecture du quotidien et répondre aux besoins des habitants.

« Première grande loi sur l’architecture depuis 40 ans » (Hélène Fernandez*), outil « pour améliorer l’architecture du cadre de vie quotidien » (Catherine Jacquot**), la loi LCAP porteuse de perspectives nouvelles au cœur du premier débat « Liberté, Création, Architecture et Patrimoine : Passons L(e)CAP », animé par Valérie Flicoteaux-Melling, vice-présidente du CROAIF. Autour de quatre avancées de la Loi, les échanges ont témoigné de la nécessité de se mobiliser collectivement pour être à la hauteur de la demande d’architecture et d’aménagement voulue par le législateur. 

Julien Vincent, architecte associé de « Why architecte », est d’abord revenu sur l’abaissement du seuil de recours obligatoire à l’architecte à 150m2. Mesure symbolique, mais qui souligne la volonté d’intéresser largement les architectes à la commande des particuliers, dont il a expliqué les défis et sa méthode pour y répondre. Nicola Delon, du Collectif « Encore Heureux », a ensuite insisté sur la nécessité pour les architectes de proposer des réponses innovantes aux grands défis contemporains, possibilité accrue grâce à l’introduction d’un « permis de faire » dans la loi. Enfin Bénédicte Lorenzetto, chef du service architecture à la DRAC Île-de-France, et Jean-Marc Bichat, architecte, ont souligné les possibilités offertes par la loi de remettre l’architecture au cœur des projets, respectivement dans les projets patrimoniaux et l’aménagement du territoire avec le « permis d’aménager ».

Le désir d’architecture était au cœur du second débat : « Quelle place pour l’architecture dans le débat public ? » animé par Marine de la Guerrande. Un paradoxe est souligné dès le préambule : alors que l’architecture rencontre régulièrement de beaux succès (multiplication des Biennales, attrait pour les visites…), elle reste méconnue et mal comprise. Selon Luc Le Chatelier, journaliste à Télérama, ceci est lié à un traitement médiatique qui valorise quelques bâtiments emblématiques mais reste globalement très faible, alors que l’architecture est la grande absente des formations scolaires.

L’architecture est pourtant l’affaire de tous. A travers le logement, l’usage, l’économie, le développement des filières… elle traduit sa capacité d’adaptation permanente aux enjeux contemporains du quotidien ; sa capacité en un mot à produire de « l’ordinaire-extra » pour reprendre le terme de Patrick Bloche, Président de la Commission des affaires cultures à l’Assemblée nationale. Guy Amsellem, Président de la Cité de l’Architecture & du Patrimoine, Patrick Bloche et Christine Leconte, secrétaire générale du CROAIF, ont insisté, chacun dans leur champ de compétences, sur l’importance de la sensibilisation et de la pédagogie à l’architecture, voire de la formation aux élus et responsables publiques.

Retrouvez sur notre site le compte-rendu de cette journée ainsi que des photos des débats.

*Sous-directrice de l'architecture, de la qualité de la construction et du cadre de vie au Ministère de la Culture et de la Communication.
**Président du Conseil National de l’Ordre des Architectes

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